Disparition : Gérard Dutriez, rescapé du Strasbourg

Monsieur DUTRIEZ, rescapé du STRASBOURG et membre de notre association, est décédé le 1 octobre 2020. Il résidait au Pradet. Il allait bientôt avoir 99 ans.

Les obsèques de notre ami Gérard DUTRIEZ ont été célébrées ce 7 octobre 2020 à 11h00 en l’église Saint Raymond Nonnat du Pradet (83220), en présence de sa famille et de ses amis, mais aussi de nombreux représentants de plusieurs associations dont il était membre. L'Amicale des Pupilles-Mousses était représentée par Gérard LAMBLOT, trésorier régional.

Pas moins de 15 porte-drapeaux s’étaient placés de chaque côté de la nef et, après l’office, rendirent les honneurs à notre ami sur le parvis de l’église, avant qu’il n’appareille pour son dernier voyage vers le grand large.

Gérard DUTRIEZ, entré à l’Ecole des mousses en avril 1938, et ayant

ensuite suivi le cours de radiotélégraphiste, se trouva très rapidement

confronté aux dures épreuves de la guerre.

Après une première affectation sur le cuirassé Richelieu, il embarque en

1940 sur le cuirassé Strasbourg, à Mers-El-Kébir. Le 3 juillet 1940, le

Strasbourg parvient à sortir de la souricière tendue par les Anglais, engage le

combat contre le HMS Hood, puis prend le large.

Plus tard, Gérard est embarqué sur le torpilleur Tramontane, lorsque, le 8

août 1942, ce bâtiment et deux autres torpilleurs (le Typhon et la Tornade)

tentent de quitter Oran et tombent sous le feu des bâtiments anglais exerçant

le blocus ; ils seront perdus. Dès la sortie de la passe, la Tramontane reçut

les salves adverses et fut rapidement la proie des flammes ; c’est lors de cet

évènement que le quartier-maître radio Gérard DUTRIEZ fit preuve de courage et d’audace, en remplaçant d’emblée, sans aucune hésitation, le servant de télépointage qui venait d’être emporté par les tirs dévastateurs, permettant ainsi à l’artillerie du torpilleur de donner encore de la voix. Par la suite, Gérard embarque sur le PC 562, alors américain, qui assure en 1943 les escortes en Atlantique. Le PC 562 est ensuite cédé par l’US Navy, passe sous pavillon français et devient l’Atlantic.

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Il escorte les bâtiments du débarquement de Provence en août 1944. Il est le premier bâtiment de la Marine nationale française, et premier bâtiment de guerre, à entrer dans le port de Marseille à sa libération en septembre 1944.

Après la Libération, Gérard est maintenu en activité dans les services de renseignement d’alors, équivalent de ce qu'est aujourd'hui la DGSE.

Plus tard, il deviendra spécialiste des matériels de blocs opératoires chirurgicaux. Il était notamment le responsable technique du bloc dans lequel a été réalisée la première transplantation cardiaque à Marseille, le 27 novembre 1968 (Emmanuel Vitria).